Lors de la 7ᵉ plénière du Hub France de Gaia-X, l’accent a été mis sur la viabilité économique des espaces de données pour garantir la souveraineté numérique européenne.
Réunis au ministère de l’Économie le 24 mars dernier pour la 7ᵉ plénière du Hub France de Gaia-X, les acteurs publics et privés de l’écosystème européen des données ont marqué une nouvelle étape dans le développement des data spaces. Fini le temps de la démonstration technique : place désormais à la question centrale de leur viabilité économique. Les espaces de données, ces environnements numériques sécurisés où les entreprises peuvent partager, enrichir et exploiter leurs données de manière souveraine, sont devenus des briques essentielles d’une économie compétitive, en particulier pour les secteurs stratégiques. Dans l’aéronautique, par exemple, le projet Decade-X piloté par Airbus permet déjà une gestion mutualisée et optimisée des chaînes logistiques complexes. Mais seulement 20 % des données produites par les entreprises sont aujourd’hui utilisées. Pour Ulrich Ahle, CEO de Gaia-X, l’enjeu est clair : « activer le gisement dormant » grâce à des espaces interopérables à l’échelle européenne, voire mondiale.
Vers une souveraineté numérique européenne maîtrisée ?
L’étude menée par l’Université Paris Dauphine et l’Institut Gaia-X propose un cadre en trois phases : financement initial (souvent par de grands industriels), passage à l’échelle, puis expansion avec maintien de la neutralité de l’écosystème. La définition de cas d’usage concrets est jugée cruciale pour fédérer les acteurs. EONA-X, dédié à la mobilité et au tourisme, a notamment été expérimenté pendant les JO 2024 pour optimiser les parcours des athlètes, de l’aéroport à l’hébergement. Pour accompagner cette transition vers l’opérationnel, le Data Space Lab de Teralab (Institut Mines-Télécom) offre un environnement d’expérimentation unique en Europe. Il a notamment soutenu TEMS pour TAMIS, un espace de données européen pour les médias, en construisant un démonstrateur en quelques semaines. L’ambition est aussi géopolitique : assurer la souveraineté numérique de l’Europe tout en restant capable de collaborer avec les fournisseurs de cloud, y compris les géants internationaux. Grâce au cadre Gaia-X, les données peuvent circuler entre acteurs tout en restant sous leur contrôle. Pour le Hub France de Gaia-X, cette 7ᵉ plénière marque une transition décisive : passer du concept à l’impact économique, en faisant des data spaces un levier de compétitivité, de confiance et de souveraineté.